Xylella : les castanéiculteurs pour aider à la lutte ?


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Pasquin Flori fait la lutte contre le cynips dans l'île
Pasquin Flori fait la lutte contre le cynips dans l'îlePhoto N. K.

Alors que la prévention contre l'arrivée de la bactérie monte en puissance, Pasquin Flori fait le point sur la lutte contre les effets du cynips. Le président du groupement régional des producteurs de châtaignes se veut lucide et réaliste
Au cours de ces dernières années, on vous a souvent rencontré pour évoquer les effets du cynips sur la châtaigneraie. Quel est aujourd'hui l'état des lieux ?
L'apparition du cynips en Corse remonte à l'année 2010. Les premières exploitations indemnisées en raison des très gros dégâts, c'était deux ans plus tard. Elles étaient 12, dans le Nebbiu et l'Altu di Casaconi notamment. Dès 2013, 25 exploitations ont bénéficié de la mesure d'aide régionale que l'on a mis deux ans à bâtir avec l'Odarc. Cette année, plus de 50 producteurs sont indemnisés pour un montant cumulé qui s'élève à plus de 500 000 euros. Une aide qui ne s'adresse qu'aux castanéiculteurs qui produisent en AOP. Il s'agit d'une stratégie politique globale. L'Odarc soutient les signes de qualité vers lesquels on veut aller. Sur le précédent guide des aides, la filière avait versé une DJA maximale aux jeunes castanéiculteurs qui entraient en AOP ou en bio. On avait également minoré les taux d'intervention Odarc pour ceux qui n'avaient pas plus de 75 % de leur production en AOP. Il s'agit d'une incitation à la qualité, à la traçabilité, une philosophie qui a d'ailleurs été reprise par toutes les filières.
Certaines exploitations sont-elles encore préservées ?
Il y en a une vingtaine sur toute la Corse. En fait, elles sont touchées, mais pas encore véritablement impactées par les effets du cynips.
La saison castanéicole 2014-2015 semble avoir été marquée par une chute brutale de la production ? Dans l'impossibilité de trouver de la farine, le consommateur l'a en tout cas ressenti.
Un véritable effondrement. Notamment parce que les zones les plus fortement touchées correspondaient à la Castagniccia, à savoir un bassin de production encore considérable qui arrivait à un taux d'infestation maximal. Il n'y avait plus de farine disponible au mois de janvier. C'est devenu une denrée rare... Elle sera encore plus rare l'année prochaine. Je vous prends l'exemple d'une biscuiterie que nous livrons tous les ans en farine à raison de trois tonnes par an. Cette année, nous n'avons pas pu aller au-delà des 900 kg. Au-delà des seuls castanéiculteurs, c'est toute une économie qui est impactée. Ceci dit, la biscuiterie peut toujours faire ses produits aux amandes ou au chocolat au lieu de privilégier la farine de châtaigne. Mais nous, sans notre farine, nous sommes coincés. Nous n'allons quand même pas aller acheter notre matière première en Turquie.

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